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(En photo ci-dessus (de gauche à droite) :
Hugo Loza, Cécile Guiochon, Nicole Le Garrec et Vincent Dauguet, membres du bureau d'E-Kêr)
L'association E-Kêr - dont un des objectifs est de « sensibiliser le public aux enjeux de la transition et faciliter les changements en s’appuyant sur une dynamique collective » - organise mardi 2 mai, à la Maison des Associations de Pont-l'Abbé, une réunion publique afin de présenter au public son projet de toit solaire citoyen sur la Biocoop de Pont-l'Abbé. Un petit événement en soi. Explications.
« Une première en pays bigouden et plus largement en Cornouaille »
« Ce projet citoyen est une première en pays bigouden, et même plus largement en Cornouaille » affirme Cécile Guiochon, présidente de E-Kêr. Il s'agit, poursuit-elle, « de s'approprier, en tant que citoyen, des énergies propres et locales.» Autrement dit, le citoyen devient coproducteur, en local, là où il réside, d'électricité renouvelable. Exit donc le modèle usuel de l'énergie centralisée nucléaire et bienvenue à un autre mode de production et de consommation qui favorise, explique encore Cécile Guiochon, « les circuits énergétiques courts.» Le projet d'installation d'un premier toit solaire citoyen bigouden sur la Biocoop Graine de Bio en est l'application concrète. La Biocoop de Pont-l'Abbé - adhérente de la première heure à l'association E-Kêr - met à disposition son toit, afin que l'association - via une société de projets qui est en cours de montage juridique - y installe des panneaux photovoltaïques. L'énergie ainsi produite sera ensuite, informe Cécile Guiochon, vendue « au prix juste » à la Biocoop qui la consommera entièrement. Il ne s'agit donc pas d'offrir gratuitement de l'électricité, mais bien de la vendre afin qu'elle soit consommée sur place, en local donc. Là où le citoyen intervient, c'est dans l'investissement, en achetant des parts que la société de projets proposera au public le moment venu. Le montant de 100 € la part est avancé par E-Kêr, de façon à « rendre la participation aussi accessible que possible.» Mais la motivation financière n'est pas la première avance Cécile Guiochon. Il s'agit surtout de participer à « s'approprier des énergies propres et locales.» Comme cela se fait déjà ailleurs.
Des expériences concluantes ailleurs
D'autres pays, l'Allemagne par exemple, sont précurseurs en la matière. En France aussi, des projets sont aboutis, notamment, explique Cécile Guiochon, dans le réseau Biocoop. Ainsi, dans les communes de Mellac (29) et de Melesse (35) « des centrales solaires ont été installées en 2009 et 2015 sur des bâtiments Biocoop et financés par des citoyens. » A Lorient, des toits solaires citoyens sont en service sur des bâtiments municipaux. Des expériences concluantes donc, qui seront présentées au public lors de la réunion publique du 2 mai par des intervenants : l'animatrice du réseau Taranis qui accompagne une trentaine de projets de ce type dans l'Ouest, ainsi que le président de l'association Bretagne Energies Citoyennes qui est à l'origine des premiers projets dans le Morbihan. Le dirigeant de la Biocoop Graine de Bio sera également présent. « On est riche de l'expérience qui existe » souligne la présidente d'honneur d'E-Kêr, Nicole Le Garrec, qui fait également parti du groupe de pilotage Toits solaires bigoudens qui, au sein de l'association, travaille sur les points juridiques et techniques de ce projet.
Réunion publique le 2 mai
« Le travail, bénévole, est enclenchée » sourit Cécile Guiochon. Les premières études sur le toit de la Biocoop ont été réalisées, le montage juridique de la société qui portera ce projet est en cours. La réunion publique qui s'annonce, ouverte à tous, se veut être aussi l'occasion d'ouvrir le groupe de pilotage aux personnes intéressées de s'y impliquer davantage. « Toutes les compétences sont les bienvenues » annonce, souriante et confiante, Cécile Guiochon. Qui espère compter sur un public nombreux, alors que les collectivités locales ne semblent pas particulièrement à l'écoute sur le sujet.
Pas de réponse de la municipalité
E-Kêr a ainsi, vainement pour le moment, cherché à rencontrer la municipalité de Pont-l'Abbé afin de lui présenter, notamment, ce projet de production d'énergie photovoltaïque. « Nous n'avons pas eu l'occasion de rencontrer la mairie » avance, prudemment, Cécile Guiochon. Un regret puisque le premier toit solaire bigouden aurait pu aussi être installé sur un bâtiment municipal, une école par exemple. Sans réponse, l'association s'est donc tournée vers la Biocoop, adhérente et proche de la philosophie de ses actions.
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